Le cinéma gabonais confirme son ascension sur la scène internationale. Lors de la cérémonie de clôture de la 7ᵉ édition du festival « L’Afrique fait son cinéma », tenue le 20 décembre dernier à Paris, le Gabon s’est illustré de manière remarquable. Les Studios Montparnasse ont en effet remporté deux distinctions majeures : l’« Ubuntu » d’argent du meilleur long métrage africain et le Grand prix du public, grâce au film Le cœur des hommes, réalisé par Melchy Obiang.
Cette reconnaissance intervient dans un contexte particulièrement compétitif. Sur un total de 413 films candidats issus de plusieurs pays africains et de la diaspora, seuls 35 ont été sélectionnés pour la compétition officielle, et 19 primés. Le cœur des hommes figure ainsi parmi les œuvres les plus saluées du festival, confirmant la qualité croissante des productions gabonaises. Pour Melchy Obiang, cette distinction revêt une signification particulière. Bien qu’il s’agisse de son cinquième prix international, le réalisateur souligne le caractère collectif de cette victoire. Contrairement à ses précédentes distinctions, il a choisi d’associer une délégation d’acteurs à cette reconnaissance.
« J’ai voulu qu’ils vivent ces instants formidables. Ensemble, nous irons plus loin », a-t-il aussi déclaré, mettant en avant l’importance du travail d’équipe dans la réussite d’un projet cinématographique. Au-delà des trophées, cette récompense met en lumière la professionnalisation progressive du cinéma gabonais. Les festivals internationaux ne sont pas seulement des espaces de compétition, mais aussi des lieux d’apprentissage et de rencontres stratégiques. « Arriver dans un festival international, c’est grand. Il y a des formations, des masterclass et des rencontres décisives », explique le réalisateur, soulignant l’impact de ces plateformes sur le développement des compétences et des réseaux professionnels.
Porté par un scénario signé John Franck Ondo et Dolores, Le cœur des hommes aborde avec finesse des thèmes universels tels que l’infidélité et la justice. La narration, à la fois sobre et percutante, a été saluée par le jury pour « son excellence artistique et sa contribution au rayonnement du cinéma africain ». Nombre de critiques ont tenu à souligner que le film réussit à conjuguer profondeur sociale et qualité esthétique, tout en ancrant son propos dans des réalités contemporaines africaines.
Déjà tournés vers l’avenir, les Studios Montparnasse se projettent vers 2026 avec ambition. Le film est notamment doublement nommé à Abidjan, une nouvelle étape qui pourrait renforcer davantage la visibilité du cinéma gabonais. Parallèlement, Melchy Obiang n’oublie pas de saluer la relève nationale, citant notamment la réalisatrice Noellis Touré, symbole d’une nouvelle génération prometteuse. À travers ce succès parisien, le cinéma gabonais affirme sa place et son potentiel, porté par des talents engagés, des récits forts et une volonté collective de s’imposer durablement sur la scène internationale.
