Libreville a accueilli, le samedi 16 août 2025, une rencontre diplomatique d’importance. Le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu en audience le Dr Thani Bin Ahmed Al Zeyoudi, ministre du Commerce extérieur des Émirats arabes unis, accompagné d’une délégation de haut niveau. "Cette visite s’inscrit dans une dynamique de diversification des partenariats du pays et témoigne de l’intérêt croissant des Émirats pour l’Afrique centrale en général et le Gabon en particulier", a-t-on rapporté.
Au cœur des discussions figurait le renforcement des relations bilatérales entre Libreville et Abou Dhabi. Les deux parties ont exploré de nouvelles pistes de coopération dans des secteurs jugés stratégiques pour l’avenir du pays : le pétrole, le gaz, l’énergie, les infrastructures et l’hôtellerie. Selon des sources proches de la présidence, les Émirats arabes unis ont exprimé une volonté claire d’investir dans ces domaines, offrant au Gabon une opportunité d’accélérer sa transformation économique. L’un des points phares de cette audience a concerné l’industrie minière. La délégation émiratie a fait part de son intérêt pour la construction d’une raffinerie de manganèse ainsi que pour la mise en place d’une zone industrielle dédiée à l’exploitation et à la transformation des ressources minières.
D'après les explications fournies, cette initiative pourrait marquer un tournant pour le secteur extractif gabonais, traditionnellement tourné vers l’exportation brute, en favorisant une plus grande valeur ajoutée locale. Le Gabon, qui dispose d’importantes réserves de manganèse, cherche depuis plusieurs années à développer des infrastructures capables de transformer ses richesses naturelles sur place. L’installation d’une raffinerie permettrait non seulement de créer des emplois, mais aussi de renforcer la compétitivité du pays sur le marché international. Pour les Émirats arabes unis, grands acteurs mondiaux du commerce et de la logistique, un tel projet représenterait une porte d’entrée stratégique vers les marchés africains et une diversification de leurs investissements hors hydrocarbures.
Au-delà du secteur minier, les discussions ont également porté sur l’énergie et les infrastructures. Les Émirats, réputés pour leur expertise dans les mégaprojets, pourraient apporter leur savoir-faire dans la construction de routes, de ports ou encore d’unités de production énergétique. Le secteur hôtelier, vital pour l’attractivité touristique du Gabon, a aussi retenu l’attention, avec la perspective d’investissements visant à améliorer l’offre et à attirer davantage de visiteurs internationaux.
Pour Libreville, cette rencontre est un signal fort de l’ouverture diplomatique et économique voulue par le Président Oligui Nguema. Depuis son arrivée au pouvoir, il s’emploie à diversifier les partenariats du pays au-delà de ses alliances traditionnelles, afin de mieux positionner le Gabon dans un contexte mondial en mutation. Les Émirats arabes unis, acteurs incontournables du commerce international, apparaissent comme des partenaires de choix pour accompagner cette ambition. "Si les discussions doivent encore se concrétiser par des accords formels, l’intérêt affiché par Abou Dhabi pour des secteurs clés de l’économie gabonaise ouvre la voie à des projets porteurs de croissance et de diversification", a-t-on aussi indiqué. Le développement d’une raffinerie de manganèse et d’une zone industrielle minière pourrait ainsi devenir l’un des symboles d’un partenariat stratégique qui se renforce significativement.
