Le ministère chargé de l’Économie et des Finances a annoncé la suspension, à compter du 13 août 2025, de plusieurs mesures fiscales et douanières jugées coûteuses ou non bénéfiques pour l’État. Par un communiqué officiel, il a été confirmé que le gouvernement met un terme provisoire aux exonérations fiscales et douanières, ainsi qu’à l’application de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur certains matériaux de construction.
Selon les explications fournies, cette décision s’inscrit dans une volonté d’optimiser les recettes publiques et de renforcer la maîtrise des prix des biens de consommation, alors que le pays fait face à d’importants défis budgétaires. Deux arrêtés distincts structurent cette nouvelle orientation. Le premier acte réglementaire suspend l’octroi des exonérations fiscales et douanières pour une durée de trois mois. Le second porte sur la suspension de la TVA applicable à certains matériaux de construction pour une période de six mois. Ces mesures, a-t-on expliqué, devraient contribuer à un meilleur équilibre budgétaire tout en permettant aux consommateurs de bénéficier d’une relative stabilité des prix dans le secteur du bâtiment.
La mise en œuvre de ces décisions incombe au directeur général des Impôts et au directeur général des Douanes et Droits indirects. Ils sont désormais chargés de veiller à leur application stricte sur l’ensemble du territoire national. Selon le Journal officiel, la suspension des exonérations est entrée en vigueur le 13 août. Elle constitue une réponse directe aux inquiétudes soulevées par les pertes fiscales massives enregistrées entre 2022 et 2024. En effet, les dispositifs d’exonérations, initialement conçus pour stimuler certains secteurs économiques et encourager l’investissement, auraient entraîné un manque à gagner estimé à plus de 1000 milliards de francs CFA pour le Trésor public.
Un audit global est prévu afin d’évaluer l’efficacité réelle de ces dispositifs d’allègement fiscal. L’objectif affiché est double : mesurer l’impact économique des exonérations et déterminer dans quelle mesure elles ont effectivement contribué aux objectifs de développement national. Les résultats de cet audit orienteront les réformes futures, notamment en ce qui concerne la révision des critères d’éligibilité à ces avantages. D’après des sources proches du dossier, le gouvernement envisage de resserrer les conditions d’accès aux exonérations pour les rendre plus transparentes et mieux alignées sur les priorités stratégiques du pays. L’idée est de privilégier les secteurs considérés comme essentiels pour la croissance économique, tout en s’assurant que les mesures de soutien fiscal aient un impact mesurable et durable.
Cette décision intervient dans un contexte où le Gabon cherche à diversifier ses sources de revenus et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures. En assainissant ses finances publiques et en renforçant la discipline budgétaire, l’exécutif espère restaurer la confiance des investisseurs et consolider les bases d’une économie plus résiliente. En attendant les conclusions de l’audit, les opérateurs économiques et les ménages devront s’adapter à ce nouveau cadre fiscal. Si certains craignent une hausse des coûts à court terme, notamment dans le secteur de la construction, d’autres estiment que la suspension de la TVA sur certains matériaux devrait en partie compenser cette contrainte.
"Avec cette série de mesures, le gouvernement envoie un signal fort : celui d’un engagement renouvelé en faveur de la transparence, de la rigueur budgétaire et d’une meilleure allocation des ressources publiques au service du développement national", soutient pour sa part un observateur économique qui ajoute que l'assainissement des finances publiques n'est jamais une initiative facile.