Connu ces dernières décennies comme étant l’un des producteurs de pétrole brut d’Afrique, le Gabon souhaite désormais tenir un rôle de premier plan sur l’échiquier régional du gaz naturel.
Libreville a donné des éclairages sur ses ambitions dans ce secteur d’avenir lors de l’édition 2024 du Central Africa Business and Energy Forum (CABEF) qui s’est tenue du mercredi 23 au vendredi 25 octobre dans la capitale gabonaise.
Marcel Abéké, le ministre gabonais du Pétrole, a réitéré à l’occasion de cet événement que le Gabon compte bien se positionner comme un exportateur de gaz, d’ici deux ans. Le membre du gouvernement qui a indiqué que le pays a mis en place un dispositif qui lui permettra de satisfaire toute la consommation locale.
« Comme on sera en surproduction, on sera exportateur de gaz à partir de 2027 », a-t-il aussi fait savoir avant de mettre en avant le projet de gazoduc qui prévoit à terme de soutenir les besoins énergétiques de l’Afrique centrale via une canalisation de 6 500 kilomètres.
Concernant le financement de cette infrastructure estimée à 10 milliards de dollars, les participants au CABEF ont discuté des pistes déjà identifiées ainsi que les autres solutions possibles.
Pour le ministre du Pétrole du Gabon, il est important que plus d’efforts étatiques soient consentis pour faire avancer ce dossier. Il a appelé à « une plus grande mobilisation des États autour du projet » avant de souligner que « le message du Gabon c’est demander à tous les pays de la sous-région d’adhérer à ce projet ».
Selon les observateurs, les discussions autour de ce projet de pipeline régional interviennent dans un contexte de sous-exploitation du gaz naturel au Gabon.
Ce, malgré des réserves de gaz avérées estimées à 29 milliards de mètres cubes présents sous forme de gaz associé, selon des données d’ARISE Integrated Industrial Platforms (IIP), une compagnie qui a pour actionnaire Africa Finance Corporation (AFC).
Une situation expliquée par le fait qu’environ 90 % de la production de gaz est actuellement réinjectée dans le sous-sol ou brûlée faute de débouchés.
De ce point de vue, le projet CAPS offre au Gabon des opportunités de monétisation de son gaz, mais également de diversification par rapport au brut qui reste un pilier de l’économie gabonaise.
Depuis 2021, le pays poursuit l’objectif de ramener, grâce au gaz entre autres, le poids du secteur pétrolier dans son PIB de 33 à moins de 20 % à l’horizon 2025 face aux risques de baisse de sa production d’or noir.
Cette dernière a pourtant augmenté de 7,6 % en 2023, portée par des investissements pour optimiser la production des champs matures.