Les deux pays de l'Afrique centrale ont signé trois accords majeurs dans le secteur des télécommunications. Ces engagements, conclus dans un contexte où la transformation digitale devient un levier essentiel de développement, visent à améliorer la connectivité, faciliter les communications transfrontalières et consolider l’écosystème numérique en Afrique centrale.
Le premier accord concerne la coordination des fréquences aux frontières, un enjeu technique crucial pour les deux pays. En effet, les ondes hertziennes ne s’arrêtent pas aux limites géographiques : elles traversent les frontières et peuvent entraîner des interférences, affectant directement la qualité du service télécom. En Afrique centrale, ces phénomènes représentent un défi récurrent, en particulier dans les zones frontalières où les réseaux se chevauchent. La coordination conjointe des bandes radioélectriques permettra ainsi de réduire les brouillages, d’éviter les chevauchements de fréquences et de prévenir les pratiques concurrentielles déloyales entre opérateurs. Il s’agit d’une étape indispensable pour garantir une expérience utilisateur stable et performante.
Le deuxième accord introduit une avancée très attendue par les populations : le roaming gratuit entre le Gabon et la Guinée équatoriale. Concrètement, les citoyens des deux pays pourront téléphoner, envoyer des SMS et utiliser Internet mobile sans frais additionnels lorsqu’ils franchiront la frontière. Cette mesure représente un progrès notable pour la mobilité régionale, facilitant les déplacements, les échanges commerciaux et les interactions sociales. Elle s’inscrit également dans la dynamique continentale de suppression progressive des surcoûts liés au roaming, déjà amorcée dans certaines communautés économiques africaines. Pour les entreprises et les travailleurs frontaliers, cette initiative est synonyme de réduction des coûts, de fluidité dans les échanges et d’opportunités économiques accrues.
Le troisième accord porte sur l’interconnexion via le câble à fibre optique CAB-4 (Central African Backbone 4), une infrastructure essentielle pour moderniser les réseaux télécom et améliorer l’accès à Internet haut débit. Le CAB-4, partie intégrante du programme régional Central African Backbone lancé en 2007, a pour ambition de créer un réseau numérique robuste et interconnecté entre les pays d’Afrique centrale. Grâce à cette interconnexion directe, les opérateurs des deux pays bénéficieront d’une meilleure gestion du trafic, d’une résilience accrue face aux pannes et d’une nette amélioration de la vitesse de connexion pour les utilisateurs finaux. C’est un pas déterminant vers la réduction des zones blanches et l’extension des services numériques à des communautés encore isolées.
Selon les explications fournies, ces trois initiatives s’inscrivent dans une volonté commune de renforcer la souveraineté numérique dans une région où les infrastructures restent trop dépendantes d’acteurs privés internationaux. En coordonnant leurs fréquences, en sécurisant leurs connexions et en harmonisant leurs politiques numériques, le Gabon et la Guinée équatoriale consolident leur contrôle sur des systèmes stratégiques pour l’économie et la sécurité nationale. À terme, la mise en œuvre de ces accords devrait entraîner une amélioration tangible de la qualité des services télécom, une baisse des coûts pour les consommateurs et un meilleur accès à Internet, notamment dans les zones frontalières. "Plus largement, ces avancées contribueront à une Afrique centrale plus intégrée, plus connectée et plus compétitive, capable de soutenir sa transformation économique grâce à des infrastructures numériques modernes et résilientes", a-t-on aussi fait savoir du côté de Libreville.
