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AVICULTURE | Une filière qui se professionnalise

La filière avicole gabonaise doit monter en compétitivité. C'est dans ce cadre qu'un vaste programme de formation de 40 000 professionnels du secteur avicole a été lancé.


La filière avicole gabonaise doit monter en compétitivité. C'est dans ce cadre qu'un vaste programme de formation de 40 000 professionnels du secteur avicole a été lancé. "Une initiative qui témoigne de la volonté des différentes parties prenantes de doter le pays d’une filière avicole moderne, compétitive et durable", selon un opérateur du secteur.


Ce programme, qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur, ambitionne de former des acteurs aux différents maillons de la production : la fabrication d’aliments pour volailles, la production et la commercialisation des poussins d’un jour, l’élevage des poulets de chair, ainsi que les activités d’abattage et de transformation. En d’autres termes, il s’agit d’un dispositif complet destiné à structurer une industrie encore balbutiante, mais pleine de potentiel. Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne du choix du pays d’interdire l’importation de poulets de chair à partir du 1er janvier 2027. Objectif : stimuler la production nationale et réduire la dépendance vis-à-vis des importations, qui pèsent lourdement sur la balance commerciale du pays.


Selon les données de la FAO, entre 2019 et 2023, le Gabon a importé en moyenne près de 84 912 tonnes de viande de volaille par an, contre seulement 4 122 tonnes produites localement. Ce déséquilibre illustre l’ampleur du défi à relever. En renforçant les compétences techniques et entrepreneuriales de 40 000 acteurs, les autorités espèrent combler ce fossé et créer un tissu économique solide autour de la filière. Le lancement de ce programme intervient alors que plusieurs projets industriels majeurs voient le jour dans le pays. Le 31 octobre dernier, le Groupe Graine International (Algérie) a signé une convention pour la création de sept fermes avicoles, un couvoir et un abattoir industriel, capables de produire plus de 72 000 tonnes de viande de poulet par an d’ici 2027. L’investissement, estimé à 47 milliards de francs CFA devrait générer de nombreux emplois directs et indirects dans les provinces. Quelques semaines plus tôt, le 7 octobre, un protocole d’accord avec l’investisseur turc Hakan Kiran avait également été signé pour implanter une unité de production de poulets de chair et de fabrication d’aliments destinés à leur élevage. "Ces projets témoignent d’un engagement fort du gouvernement à attirer des partenaires techniques et financiers étrangers afin d’accélérer la transformation du secteur.", a-t-on fait savoir


Au-delà des infrastructures, la réussite de cette transition repose sur la formation du capital humain. En dotant les futurs professionnels des compétences nécessaires à chaque maillon de la chaîne, le Gabon espère garantir la qualité, la compétitivité et la durabilité de sa production. Cette montée en compétences contribuera non seulement à la sécurité alimentaire, mais aussi à la création de valeur ajoutée locale et à la réduction du chômage. "Le Gabon confirme sa détermination à bâtir une filière avicole nationale performante, capable de répondre aux besoins du marché intérieur tout en limitant les importations. À l’horizon 2027, le pays pourrait bien passer d’un statut d’importateur massif à celui de producteur autosuffisant, grâce à une politique cohérente alliant formation, investissement et industrialisation", a commenté pour sa part Alexandre Moussavou, consultant spécialiste du secteur de l'agrobusiness.

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