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DISTRIBUTION | Comment Ceca-Gadis compte-t-il rebondir ?

Faisant face à une situation financière délicate, Ceca-Gadis engage une restructuration profonde afin de remonter la pente. L’Administratrice-Directrice générale du groupe de grande distribution, Isabelle Essonghe, a annoncé une décision qu'elle qualifie de difficile mais indispensable : la fermeture de plusieurs dizaines de points de vente sur l’ensemble du territoire.


Faisant face à une situation financière délicate, Ceca-Gadis engage une restructuration profonde afin de remonter la pente. L’Administratrice-Directrice générale du groupe de grande distribution, Isabelle Essonghe, a annoncé une décision qu'elle qualifie de difficile mais indispensable : la fermeture de plusieurs dizaines de points de vente sur l’ensemble du territoire. 


Le groupe, qui comptait 103 magasins, devrait ramener son réseau à environ 60 unités, affectant particulièrement les enseignes de proximité Gaboprix et Cecado. Cette contraction sans précédent est présentée comme la réponse à une situation économique alarmante, marquée par un recul du chiffre d’affaires et une chute de 18 % du résultat net en 2024. Pour la dirigeante, il s’agit avant tout d’éviter « un scénario catastrophe » et de protéger plus de 2 000 emplois directs et indirects menacés par les difficultés croissantes du groupe.


Isabelle Essonghe rappelle que les difficultés structurelles de Ceca-Gadis trouvent leur origine dans un événement clé : la suppression de l’accompagnement de l’État en 2018. Depuis 1967, cette aide permettait au distributeur de maintenir des magasins non rentables dans des zones reculées, garantissant ainsi un accès équitable aux produits de première nécessité. En remplissant ce rôle de modérateur de prix et d’acteur du service public, l’entreprise s’était imposée comme un maillon essentiel de l’aménagement du territoire. La disparition de ce soutien financier a fragilisé l’équilibre du réseau, d’autant que la société doit composer avec une pression fiscale jugée lourde et une concurrence de plus en plus rude provenant du secteur informel. Ces facteurs cumulés ont rendu impossible la poursuite de l’exploitation de nombreux magasins de proximité.


Un plan de relance 


Face à ces défis, la direction affirme refuser de céder au pessimisme. Ceca-Gadis vient de lancer un plan stratégique ambitieux, intitulé « Excellence 2024-2027 à la reconquête du marché », visant à restaurer la compétitivité et l’attractivité du groupe. Ce programme repose sur deux piliers : la transformation interne et la différenciation commerciale. Sur le plan opérationnel, le groupe mise sur l’accélération de sa digitalisation afin de gagner en efficacité, en fluidité et en capacité de réaction. Il prévoit également la modernisation de son image ainsi que celle des points de vente qui resteront ouverts, avec une attention particulière portée à l’expérience client. Parallèlement, Ceca-Gadis entend renforcer ses partenariats avec les producteurs locaux et encourager l’entrepreneuriat, affirmant son rôle d’acteur engagé dans le développement économique national.


Pour limiter l’impact social des fermetures, l’entreprise propose aux bailleurs et partenaires une alternative innovante : la gestion « Propriétaire-Partenaire Allié ». Cette formule vise à maintenir une présence commerciale dans les localités touchées, tout en transférant une partie de la gestion opérationnelle à des entrepreneurs locaux, permettant ainsi de conserver des services essentiels pour les populations. Malgré une décennie durant laquelle ses bénéfices ont été absorbés par les obligations fiscales, Isabelle Essonghe affirme sa détermination : « Nous avons la volonté, le courage et la conviction d’inverser cette mauvaise courbe. »


« La réussite du plan Excellence 2024-2027 apparaît aujourd’hui comme la condition indispensable pour sauver un acteur historique de la distribution gabonaise. À travers cette restructuration, Ceca-Gadis espère retrouver une trajectoire durable et préserver sa place au cœur de l’économie nationale. Mais le pari n'est pas gagné d'avance car il ne s'agit pas seulement de limiter les dégâts mais d'engager une véritable transformation en profondeur  », a commenté pour sa part Pascal Olivier, consultant qui scrute depuis plus de 10 ans l'évolution du secteur de la grande distribution dans la région de l'Afrique centrale.

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