L’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), en partenariat avec ST Digital, a lancé ce jeudi la deuxième édition du Forum sur la cybersécurité, un rendez-vous devenu incontournable pour l’écosystème numérique gabonais.
L’événement, qui a réuni plus de 300 inscrits et 200 participants, a été organisé autour d’un thème central : « Protection des infrastructures critiques et résilience des entreprises : l’approche pratique pour une cyber-défense efficace ». Selon les explications fournies, cette affluence témoigne du dynamisme du secteur et de l’intérêt croissant pour les enjeux de sécurité numérique dans un contexte de transformation accélérée. Dès l’ouverture, le directeur général de l’ANINF, Alberto Wenceslas Mounguengui Moudoki, a souligné la volonté du Gabon d'accélérer la mise en oeuvre de sa stratégie en matière de cybersécurité.
Dans sa prise de parole, Alberto Wenceslas Mounguengui Moudoki a aussi rappelé que la cybersécurité n’est pas seulement l’affaire de l’État, mais une responsabilité partagée par l’ensemble des acteurs publics et privés. Selon lui, la protection des systèmes d’information doit être pensée dès la conception des projets numériques, ce qui implique une collaboration étroite entre les différents intervenants. Il a souligné que le dialogue public-privé constitue un levier essentiel pour identifier et mobiliser les talents capables de faire face à des défis complexes, tels que l’interopérabilité des systèmes et la sécurisation des API, devenus indispensables pour les services numériques modernes.
L'événement a également été mis à profit par les responsables pour insister sur l’importance de la coopération internationale dans la mise en place d’une cyber-défense robuste. Parmi les organisations citées, l’Union internationale des télécommunications (UIT) et la Banque mondiale comme partenaires stratégiques qui accompagnent le Gabon dans le renforcement de ses capacités. "La cyberattaque peut survenir à partir d’une faille minime. Elle est une question hygiénique. Même un mot de passe partagé peut devenir une faille. Cette mise en garde renforce la nécessité d’une culture de prévention, passant par des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, des entreprises et des administrations", a-t-on aussi fait savoir.
De son côté, la directrice générale de ST Digital, Laïka Mba, a souligné l'ambition immédiate portée par cette édition : la définition d’un plan d’action national de cybersécurité. Elle a expliqué que le forum a été pensé comme un espace de convergence entre professionnels du numérique, experts en sécurité, institutions publiques et entreprises privées. L’objectif est de faire évoluer le cadre légal, de renforcer la réglementation et de concevoir des solutions adaptées au contexte gabonais. À moyen terme, le forum vise à s’ouvrir à l’échelle régionale, tandis qu’à long terme, il aspire à constituer une communauté durable capable d’accompagner la digitalisation de l’administration et de l’économie.
Cette deuxième édition bénéficie du soutien de plusieurs partenaires de poids, dont BGFI Service et Comilog, confirmant l’intérêt stratégique que représente la cybersécurité pour les grandes entreprises et institutions du pays. "Elle marque une étape importante vers la construction d’une véritable stratégie nationale, à un moment où les cybermenaces se multiplient et où les infrastructures critiques doivent être protégées avec une vigilance accrue. En réunissant experts, décideurs et acteurs économiques, le Forum sur la cybersécurité s’impose ainsi comme un catalyseur essentiel pour préparer le Gabon aux défis numériques de demain", a-t-on également expliqué.
