Le lundi 3 novembre 2025, le gouvernement a annoncé le règlement de 28,3 milliards FCFA, soit environ 50 millions de dollars, au titre de sa dette extérieure. Ce paiement intervient dans un contexte de vigilance accrue des partenaires financiers et de volonté affichée du pays de rétablir la confiance après plusieurs épisodes de tension budgétaire.
Cette enveloppe couvre une série de créanciers multilatéraux parmi les plus importants du Gabon. Le paiement inclut notamment 12,347 milliards FCFA à la Banque africaine de développement (BAD), 8,835 milliards FCFA à l’Agence française de développement (AFD), 4 milliards FCFA au Fonds monétaire international (FMI) et 2,203 milliards FCFA à la Banque mondiale. S’y ajoutent 183 millions FCFA versés à la Banque européenne d’investissement (BEI), 458 millions FCFA au Fonds international de développement agricole (FIDA), et 284 millions FCFA à la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA). Selon les explications fournies par les responsables, cette opération permet de préserver la crédibilité financière du pays, alors que la Banque mondiale avait récemment suspendu ses décaissements à cause d’impayés de 17 milliards FCFA (environ 26,6 millions de dollars).
En procédant à ce règlement, Libreville évite ainsi de nouveaux blocages et réaffirme sa volonté d’honorer ses engagements internationaux. Le paiement intervient dans un contexte économique encore fragile. L’agence Fitch Ratings avait anticipé en 2025 des difficultés accrues dans le remboursement de la dette, soulignant les déséquilibres persistants de la gestion budgétaire et la dépendance du pays à la conjoncture pétrolière. Le règlement de cette échéance constitue donc un signal fort envoyé aux institutions financières et aux investisseurs, à la fois pour rassurer sur la solvabilité du pays et pour stabiliser ses relations avec les partenaires de développement.
Sur le plan interne, cette opération est présentée comme une contibution significative à la réduction du stock global de la dette publique, estimée à 7179,056 milliards FCFA à fin mars 2025, selon la Direction générale de la dette (DGD). La dette extérieure représentait 60,7 % du total en 2024, une part qui pourrait atteindre 71,8 % d’ici 2027, traduisant la pression croissante exercée par les emprunts internationaux sur les finances publiques. "En agissant de manière anticipée, le gouvernement cherche à stabiliser le cadre macroéconomique et à renforcer la confiance des bailleurs et investisseurs", a commenté un analyste des finances publiques de la zone Cemac.
"Ce geste symbolique illustre la volonté des autorités gabonaises de sécuriser un environnement financier plus sain, condition indispensable pour attirer de nouveaux financements et accompagner les projets de diversification économique. En somme, ce règlement de 28,3 milliards FCFA ne se limite pas à une opération comptable : il marque une étape stratégique dans la restauration de la crédibilité du Gabon sur les marchés internationaux et dans sa quête d’une gestion publique plus rigoureuse et durable", a fait savoir pour sa part le ministère en charge de l'Economie et des Finances.
