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IDE | Au Gabon de transformer l'essai

Alors que l’Afrique redouble d’efforts pour attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE), le Gabon se distingue par une performance notable.


Alors que l’Afrique redouble d’efforts pour attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE), le Gabon se distingue par une performance notable. Le pays a capté 1,15 milliard de dollars d’IDE en 2023, soit près de 702 milliards FCFA, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Ce montant, en hausse de 4,1 % par rapport à 2022, place Libreville en tête des économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), à contre-courant d’une tendance régionale marquée par un recul de 17 %.


Pourtant, derrière ces chiffres encourageants se cache une réalité structurelle préoccupante : la forte dépendance du Gabon à ses ressources naturelles, notamment aux hydrocarbures. La majorité des flux financiers entrants sont orientés vers le pétrole, le gaz et, dans une moindre mesure, le secteur minier et forestier. Si cette manne contribue à maintenir une certaine stabilité économique, elle laisse peu de place au développement de l’industrie locale, de l’agriculture ou de l’innovation, limitant ainsi les retombées positives pour la population.


La situation contraste avec celle de pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, qui ont su diversifier leur base d’attractivité. Ces économies ont misé sur des réformes structurelles, l’amélioration du climat des affaires et la valorisation de secteurs émergents tels que les technologies, les services financiers ou les énergies renouvelables. Résultat : elles affichent depuis plusieurs années des taux de croissance supérieurs à 6 %, soutenus par une dynamique inclusive et plus équilibrée. Le Gabon, riche en ressources naturelles mais confronté à une dépendance persistante aux hydrocarbures, est donc face à un enjeu stratégique majeur : transformer son dynamisme actuel en un levier de diversification durable.


Selon plusieurs experts, les opportunités de diversification ne manquent pas. L’agro-industrie apparaît comme un pilier essentiel pour renforcer la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux importations. Le pays, doté de vastes terres arables et d’un climat favorable, pourrait attirer des investisseurs désireux de développer des filières de transformation locale. Les énergies renouvelables constituent également un axe prometteur. Avec un potentiel hydroélectrique important et un ensoleillement considérable, le Gabon pourrait devenir un acteur régional de la transition énergétique, tout en répondant à ses propres besoins en électricité.



Améliorer le climat des affaires


Le développement des infrastructures, en particulier de transport et de logistique, représente un autre domaine clé pour améliorer la compétitivité du pays et stimuler les échanges. Enfin, la transformation locale des matières premières (bois, manganèse, pétrole) permettrait de créer davantage de valeur ajoutée et d’emplois, tout en réduisant la vulnérabilité aux fluctuations des cours mondiaux. Pour tirer pleinement parti de ce potentiel, le Gabon devra néanmoins relever plusieurs défis. La CNUCED souligne l’importance de renforcer le capital humain, en améliorant la formation et l’adéquation entre compétences locales et besoins du marché. Le pays devra aussi consolider ses institutions, accroître la transparence et garantir un cadre réglementaire stable et attractif pour les investisseurs.



Le 12 août dernier, s’est tenue une session de renforcement des capacités sur la diplomatie économique au siège social de l’ANPI-Gabon, animé par Ghislain Moandza Mboma, son DG, en présence des ambassadeurs, des conseilleurs économiques, des consuls honoraires, ainsi que des équipes de l’agence.


Enfin, le climat des affaires reste un chantier prioritaire : simplification administrative, lutte contre la corruption, amélioration de la justice commerciale et accès au financement sont autant de leviers nécessaires pour attirer et retenir des IDE diversifiés. À l’échelle du continent, les projections indiquent que la part des IDE dans le PIB africain pourrait passer de 3 % à 5,3 % d’ici 2043, à condition que les flux soient mieux orientés. Pour le Gabon, cette fenêtre d’opportunité est réelle, mais elle dépendra de sa capacité à réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à mettre en place une stratégie claire de diversification économique.


C'est dans cette perspective que, le 12 août dernier, s’est tenue une session de renforcement des capacités sur la diplomatie économique au siège social de l’ANPI-Gabon, animé par Ghislain Moandza Mboma, son DG, en présence des ambassadeurs, des conseilleurs économiques, des consuls honoraires, ainsi que des équipes de l’agence. Devant une quarantaine de participants en présentiel et par visioconférence, le DG de l’ANPI-Gabon a présenté la vision de souveraineté économique du Chef de l’État, axée sur six piliers : la transformation locale de matières premières, la construction des infrastructures de compétitivité, la digitalisation de l’ensemble des procédures de l'administration, l’urbanisation et la modernisation des cadres de vie et le développement de l’agroalimentaire.

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