L’UNESCO, en partenariat avec la Fondation Tamayouz Cinéma et avec l’appui de la Chine, a lancé un appel à candidatures pour une bourse de formation destinée aux jeunes réalisatrices africaines. Une opportunité pour les jeunes actrices gabonaises de l'écosystème cinématographique d'émerger.
Intitulé « Résidence de création cinématographique », ce programme se déroulera du 15 septembre au 27 octobre à Rabat et Marrakech. Dix participantes y bénéficieront d’un accompagnement artistique et technique intensif, encadrées par des figures majeures du 7e art africain, comme les cinéastes Abderrahmane Sissako et Hicham Lasri. Pensée comme un incubateur de talents féminins, la résidence offre un espace de formation axé sur la création de courts-métrages, tout en favorisant l’expression personnelle et la diversité narrative. L’objectif est double : renforcer les compétences professionnelles de ces jeunes femmes dans une industrie encore très masculine, et leur offrir les outils pour s’imposer dans un secteur en pleine mutation.
Au-delà de l’apprentissage technique, le programme mise sur la mise en réseau et l’innovation, deux piliers essentiels pour l’essor d’une nouvelle génération de cinéastes africaines. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion de l’inclusion dans les industries culturelles et créatives de la région. Selon un rapport de l’UNESCO, le potentiel économique de l’industrie cinématographique africaine est immense : d’ici 2030, le secteur pourrait générer 20 milliards de dollars de PIB et créer jusqu’à 20 millions d’emplois. Pourtant, les femmes y demeurent largement sous-représentées, ne constituant que moins de 30 % des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel.
En corrigeant ce déséquilibre, cette initiative ambitionne de bâtir une filière plus équitable et durable. Elle rejoint d’autres projets portés par l’UNESCO, à l’instar de la résidence UNESCO-Nara, qui ont déjà démontré leur capacité à renforcer la visibilité et l’influence des femmes dans le cinéma africain. Le succès de ce programme repose sur une sélection rigoureuse, un encadrement de qualité et une intégration dans un écosystème panafricain de soutien aux créatrices. Pour en assurer la pérennité, il conviendra de consolider les financements, de multiplier les initiatives similaires à l’échelle régionale, et d’accompagner l’accès des œuvres aux circuits internationaux.
Les inscriptions à cette résidence sont ouvertes jusqu’au 31 juillet. Une occasion unique pour les jeunes réalisatrices africaines en général et gabonaises en particulier de donner vie à leur vision du monde à travers le prisme du cinéma. A savoir enfin que longtemps marginalisées dans l’industrie cinématographique gabonaise, les jeunes femmes investissent de plus en plus ce secteur en pleine ébullition, apportant un regard neuf, engagé et souvent intimement lié aux réalités sociales du pays. Face à un environnement encore largement dominé par les hommes, ces créatrices entendent faire entendre leur voix et contribuer activement à la structuration d’un cinéma national plus inclusif et représentatif.