Les discussions avec le Fonds Monétaire International (FMI) devraient débuter dans les prochaines semaines. Le gouvernement gabonais estime qu’un accord rapide avec l’institution financière internationale permettrait de poser les jalons d’une économie solide à l’entame du septennat du président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le 12 mai dernier, le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, et le représentant résident du FMI, Gbedia Gomez Agou, se sont entretenus. Le gouvernement a formulé à cette occasion son souhait de recevoir Libreville une mission du FMI dès la mi-juin afin de pouvoir faire un état de la situation économique du pays et échanger sur les perspectives de coopération. A savoir que le Gabon n’est actuellement sous aucun programme avec le FMI. Rappelons cependant que les deux parties ont conclu en juin 2021 un accord, avec pour objectif de soutenir la politique économique et les efforts de réformes visant à renforcer la réponse du pays à la pandémie de Covid-19 et à jeter les bases d’une croissance forte, durable et inclusive.
On sait en outre qu’en 2022, la première et la deuxième revue du programme pour un montant global de 155,2 millions de dollars ont été effectuées et ont débouché sur le décaissement des fonds. Mais fin novembre 2023, l’institution financière, qui s’inquiétait de l’impact de la crise russo-ukrainienne et d'une résurgence du Covid-19, avait mis en suspens la 3e revue du programme « en raison des arriérés récurrents de dette extérieure, des dérapages budgétaires et de la lenteur des progrès des réformes structurelles ».
A savoir aussi que dans une note d’analyse publiée en début d’année, l'agence américaine Fitch Ratings avait déjà évoqué la possibilité d’un nouveau programme du FMI. Le 8 mai dernier, l’agence a mentionné des « perspectives améliorées pour un programme du FMI avec le Gabon ». Et d’après les analystes, la relance du programme avec le FMI devrait améliorer les perspectives économiques du Gabon qui fait face à de nombreux défis notamment pour l’équilibre de ses finances publiques. Un accord avec l’institution de Bretton Woods sera aussi un gage de garantie qui permettra de séduire les investisseurs internationaux.
Notons enfin que le 24 février 2025, le conseil d’administration du FMI a conclu les entretiens annuels avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur les politiques communes des pays membres et les politiques communes à l’appui des programmes de réforme de ces pays. Le Fonds a rappelé à cette occasion l’engagement exprimé lors du sommet extraordinaire des chefs d’État en décembre 2024 de corriger les déséquilibres macroéconomiques, de renforcer les institutions régionales et de donner la priorité aux réformes structurelles afin de “susciter l’espoir de perspectives plus solides à moyen terme”.