Selon des projections, le marché des biocarburants devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé (CAGR) estimé à 3,23 % entre 2024 et 2028. Des prévisions qui devrait inciter le Gabon à miser davantage sur ce créneau.
Le marché des biocarburants devrait enregistrer une augmentation à 26,6 milliards de dollars d’ici à 2028, porté par une dynamique globale de diversification des sources d’énergie, de réduction de l’empreinte carbone et de renforcement de la sécurité énergétique. Les spécialistes estiment que ces prévisions optimistes se concrétiseront grâce l’accélération des politiques publiques en faveur des carburants alternatifs, notamment à travers des initiatives qui visent à stimuler la production et l’adoption de solutions renouvelables, comme l’éthanol et le biodiesel.
Explication est aussi donnée que le marché des biocarburants se déploie via plusieurs solutions utilisant notamment les huiles végétales et les sucres. De nouvelles approches de biocarburant, axées sur des matières non alimentaires, comme le bois, les déchets organiques ou encore à base d’algues, suscitent de plus en plus d’intérêt. Selon l’Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT), certaines espèces de microalgues permettraient de produire plus de 30 fois plus d’huile que les plantes terrestres, comme le tournesol ou le colza, sur une surface identique. Ce qui illustre leur potentiel pour le marché des biocarburants, mais aussi pour le développement durable de secteurs comme le transport, l’aviation, le chauffage, la production d’énergie.
Mais pour connaître une croissance forte et durable, le secteur des biocarburants doit améliorer ses rendements et optimiser les procédés de production auxquels s’ajoutent la volatilité des prix du pétrole, la disponibilité des matières premières et les avancées technologiques. Pour sa part, Mordor Intelligence estime que si les conditions sont réunies, le marché des biocarburants évoluerait à un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 5,20 % pour un volume de 2,56 millions de barils équivalents pétrole par jour.
L’Afrique en général et le Gabon en particulier ont potentiellement une forte marge de progrès pour se positionner comme un acteur important du marché mondial des biocarburants. Un secteur essentiellement dominé actuellement par l’Amérique du Nord et l’Europe même si l’Asie-Pacifique et l’Amérique du Sud enregistrent également une croissance rapide. Sur le continent, la Côte d’Ivoire, à travers la major pétrolière italienne Eni, montre la voie dans la valorisation des graines d’hévéa destinées à être transformées en huile végétale pour la production, à terme, de biocarburants.
De son côté, le Gabon a déjà commencé à travailler à l’établissement d’un cadre favorable à la commercialisation de biocarburant à base d’huile de palme, conformément à l’objectif de diversification de son économie. L’initiative permettra ainsi au pays de diversifier ses sources de carburant ainsi que la réduction des émissions de CO2 (dioxyde de carbone, Ndlr) et de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles.