Le mercredi 29 janvier 2025, au siège de la Direction Nationale de Libreville de la Banque des États d’Afrique Centrale (BEAC), le Ministre de l’Économie et des Participations, Mark-Alexandre Doumba, a ouvert les travaux de la réunion consacrée au rapatriement des Fonds de Remise en État des Sites pétroliers (RES).
Selon le communiqué du ministère en charge de l'Économie, cet événement a réuni l’ensemble des parties prenantes, dont le représentant de la Chambre de Commerce des États-Unis, qui joue un rôle clé dans la coordination et la facilitation des échanges entre les différents acteurs impliqués dans la convention de remise en état des sites pétroliers. Dans son allocution de circonstance, le Ministre a insisté sur la nécessité de finaliser cette réforme d’ici le 30 avril 2025, conformément aux engagements pris lors des discussions de Washington DC en octobre 2024.
Le membre du gouvernement a également rappelé la position ferme des Chefs d’État de la CEMAC, réaffirmée lors de leur session extraordinaire du 16 décembre 2024 à Yaoundé. À savoir, l’application intégrale de la réglementation des changes en lien avec le rapatriement des devises par les opérateurs économiques et plus particulièrement la signature des conventions de comptes séquestres pour les fonds RES.
Pour rappel, le Fonds de Remise en État des Sites pétroliers est une réserve financière que les entreprises extractives sont tenues de constituer annuellement afin de garantir la réhabilitation des sites après exploitation. Dans la zone CEMAC, ces fonds sont estimés entre 3 000 et 6 000 milliards FCFA et sont encore majoritairement détenus dans des établissements bancaires internationaux. Le rapatriement de ces fonds vers la BEAC constitue un enjeu stratégique majeur. Il vise à renforcer les réserves de change de la région et à accroître sa capacité, notamment celle du Gabon, à mobiliser des ressources supplémentaires pour financer ses projets de développement.
Notons par ailleurs que les dernières données disponibles révèlent que la production des secteurs extractifs nationaux a augmenté de 3,5% au 3e trimestre 2024, notamment portée par les segments manganèse, gaz naturel commercialisé et pétrole. La production pétrolière a affiché une hausse de 3,1%, après les difficultés rencontrées au trimestre précédent, notamment les incidents opérationnels et l'accident avec pertes en vies humaines sur le site de Becuna exploité par le franco-britannique Perenco. La reprise de la production au 3e trimestre s'explique par un meilleur rendement des champs matures et la mise en production de nouveaux puits.