Le Vice-président du gouvernement par intérim, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, Henri-Claude Oyima, a présenté ce mercredi à l’auditorium du ministère de l’Économie les grandes lignes de l’exécution de la Loi de finances 2026. Adopté par le Parlement, ce budget s’élève à 6 358,2 milliards de francs CFA.
Dans son intervention, le ministre d’État a mis en avant le caractère novateur de ce budget, élaboré selon une approche dite « à base zéro ». Cette méthode consiste à repartir de zéro dans l’élaboration des dépenses publiques, afin de renforcer la rigueur, la transparence et l’efficacité de l’action publique. « L’année 2026 est une étape charnière », a-t-il déclaré, soulignant qu’elle doit permettre de « restaurer, corriger et assumer » les choix économiques du pays. La structure budgétaire repose sur trois grands volets : les recettes, les dépenses et les investissements. Les recettes propres de l’État sont évaluées à 4 154 milliards de francs CFA. Elles proviennent principalement des recettes fiscales internes, qui atteignent 1 544 milliards, soit la première source de financement du budget. Les recettes pétrolières représentent 1 525 milliards, suivies des recettes douanières estimées à 703 milliards. S’y ajoutent les participations de l’État pour 133 milliards et les autres recettes non fiscales pour 243 milliards.
Ce basculement des recettes fiscales internes en tête des contributions marque un tournant important. Il traduit une volonté claire de réduire progressivement la dépendance aux revenus pétroliers et de renforcer la mobilisation des ressources domestiques. Un signal fort en faveur d’une économie plus diversifiée et plus résiliente. Du côté des dépenses, le budget de fonctionnement est fixé à 3 638,2 milliards de francs CFA. La masse salariale absorbe 957,7 milliards, tandis que le service de la dette s’élève à 1 745 milliards, confirmant le poids considérable des engagements financiers de l’État. Les transferts et autres charges représentent 721 milliards, et les dépenses en biens et services sont évaluées à 412,3 milliards.
Les investissements, quant à eux, bénéficient d’une enveloppe conséquente de 2 119,2 milliards de francs CFA. Ces ressources seront orientées vers les secteurs jugés prioritaires pour la transformation de l’économie nationale : l’énergie et l’eau, les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’éducation, le numérique ainsi que l’industrialisation locale. Pour le ministre, « l’investissement doit être un levier de transformation de notre économie », soulignant la volonté de sortir d’une logique de survie pour entrer dans une dynamique de construction durable.
Enfin, Henri-Claude Oyima a insisté sur un point essentiel : l’exécution effective du budget. « Un budget voté n’a de sens que s’il est exécuté », a-t-il rappelé, appelant à une discipline stricte et à une transparence totale dans la chaîne des dépenses publiques. Un message clair adressé à tous les acteurs de la gestion publique, dans un contexte où la crédibilité de l’action de l’État reste étroitement liée à la bonne gouvernance des finances publiques au Gabon.
