Dernièrement, une délégation composée de plusieurs entreprises chinoises a affectué un séjour au Gabon. Elle a rencontré les autorités gabonaises afin d’explorer les opportunités industrielles offertes par la politique nationale de valorisation des ressources naturelles. Ces sociétés ont exprimé notamment leur intention d’implanter rapidement une zone industrielle dotée d’une usine dédiée à la transformation du manganèse dans le pays.
« Nos objectifs, ainsi que nos modalités de mise en œuvre, se conforment à la politique de transformation locale de manganèse instaurée par vos autorités et qui prendra effet en 2029. Nous envisageons d’implanter une zone industrielle avec une usine dédiée à la transformation du manganèse », a déclaré le représentant d’Inner Mongolia Xinchuan Metallurgy, une entreprise active dans la transformation du manganèse en alliages. Pour Gilles Nembé, le ministre gabonais des Mines et des Ressources géologiques cette démarche est « en parfaite cohérence avec notre stratégie nationale, qui vise à faire du Gabon un pôle industriel compétitif dans le domaine minier ».
Actuellement, la production de manganèse gabonaise, assurée en grande partie par Comilog, filiale du groupe français Eramet, est exportée sans transformation. Une situation que les autorités souhaitent rapidement changer. La mise en place d’usines locales permettrait non seulement de réduire la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, mais aussi de développer des compétences techniques nationales et de favoriser la diversification de l’économie, encore très dépendante des exportations minières.
Le Gabon, deuxième producteur mondial de manganèse, attire de plus en plus d’investisseurs étrangers séduits par sa stabilité relative et son potentiel minier. Avant la délégation chinoise, un groupe japonais avait déjà annoncé en juillet dernier son intention d’investir dans la construction d’une usine de transformation. Ces initiatives s’inscrivent dans la logique d’une industrialisation progressive voulue par le président de la République, qui fait de la transformation locale des matières premières un pilier de la politique économique nationale.
L’intérêt croissant des entreprises asiatiques illustre la confiance internationale dans la trajectoire industrielle du Gabon. Si les projets annoncés se concrétisent, ils pourraient marquer un tournant majeur pour le secteur minier gabonais, en plaçant le pays parmi les leaders africains de la transformation métallurgique. En combinant investissements étrangers, transfert de technologies et développement local, le Gabon espère ainsi bâtir une économie minière plus inclusive, compétitive et durable.
