Symbole du rayonnement médiatique africain durant plusieurs décennies, la légendaire radio Africa N°1 connaît aujourd’hui une véritable renaissance. Fermée depuis plusieurs années, la station panafricaine est en passe de retrouver sa voix et son identité, portée par la volonté du Président de la République gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a fait de sa relance un engagement fort de son action en faveur de la culture et de la souveraineté médiatique africaine.
Née à Libreville en 1981, Africa N°1 s’était imposée comme la première grande radio du continent, diffusant ses programmes bien au-delà des frontières du Gabon, jusqu’à Paris et à travers toute l’Afrique francophone. Pendant plus de trois décennies, elle a incarné l’esprit d’un média libre, pluriel et panafricain, où se croisaient journalistes, intellectuels, artistes et auditeurs venus de tous horizons. Véritable école de journalisme et de communication, Africa N°1 a formé plusieurs générations de professionnels de l’audiovisuel africain.
Sa fermeture, conséquence de difficultés économiques et de mutations technologiques mal anticipées, avait laissé un vide immense dans le paysage médiatique africain. Pour beaucoup, Africa N°1 n’était pas une simple radio, mais une mémoire collective, une voix unificatrice qui accompagnait les grandes étapes de l’histoire du continent. Sa disparition avait symbolisé le déclin d’une certaine ambition africaine dans le domaine de la communication internationale. En décidant de faire renaître cette institution, le Président Oligui Nguema entend non seulement préserver un patrimoine culturel et historique, mais aussi réaffirmer la place du Gabon comme berceau du panafricanisme médiatique. Cette relance s’inscrit dans une vision plus large de refondation nationale et de valorisation de la culture gabonaise, mais aussi dans un contexte continental où la question de la souveraineté médiatique est redevenue centrale.
La renaissance d’Africa N°1 ne se limite pas à un simple redémarrage des ondes. Elle marque une entrée résolue dans l’ère du numérique, avec des projets de diffusion multiplateforme : radio traditionnelle, streaming en ligne, podcasts et télévision web. Cette modernisation vise à reconnecter la radio à sa vaste communauté d’auditeurs à travers le monde et à séduire une nouvelle génération d’Africains connectés, curieux de retrouver la voix authentique du continent. L’ambition annoncée est de faire d’Africa N°1 un média panafricain moderne, capable de rivaliser avec les grandes chaînes internationales tout en restant fidèle à son ADN — celui d’un média africain parlant d’Afrique, par des Africains et pour les Africains.
"À travers cette initiative, le Gabon envoie un signal fort : celui d’un pays conscient de son rôle dans la préservation et la promotion du patrimoine commun africain. La renaissance d’Africa N°1 n’est donc pas seulement un événement médiatique, mais un acte symbolique de souveraineté culturelle et d’unité continentale. Après des années de silence, la radio mythique reprend la parole. Et avec elle, c’est toute l’Afrique qui retrouve sa voix — celle de son histoire, de sa diversité et de son avenir partagé", a commenté avec enthousiasme Jean Moussavou, technicien radio à la retraite qui a connu l'âge d'or d'Africa N°1.
