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DEVISES

ASSURANCES | Muscler le marché national

Le Conseil des Ministres du jeudi 23 octobre 2025 a vu l'adoption d'un projet de décret portant obligation de saturation des capacités d’assurance et de réassurance du marché local avant toute cession de réassurance facultative à l’étranger.


Le Conseil des Ministres du jeudi 23 octobre 2025 a vu l'adoption d'un projet de décret portant obligation de saturation des capacités d’assurance et de réassurance du marché local avant toute cession de réassurance facultative à l’étranger. Cette réforme marque une volonté de renforcer la solidité du secteur national des assurances et de limiter la dépendance vis-à-vis des acteurs étrangers.


Concrètement, le texte impose désormais aux compagnies d’assurance opérant au Gabon d’utiliser prioritairement les capacités disponibles sur le marché national avant de transférer leurs risques à l’extérieur. Les assureurs devront ainsi solliciter en premier lieu les compagnies agréées localement, ainsi que la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-RE), le seul réassureur du pays, avant toute cession à des partenaires étrangers. Cette nouvelle réglementation vise à encadrer les transferts de risques hors du territoire et à assurer une meilleure mobilisation des ressources internes. « Ce texte vise à renforcer la solidité du secteur national des assurances en garantissant une meilleure mobilisation des capacités financières disponibles sur le marché gabonais », souligne le communiqué du Conseil des ministres.


Jusqu’à présent, une part importante des primes collectées par les compagnies locales était transférée à l’étranger pour être réassurée auprès de sociétés internationales. Ces sorties de devises représentaient une perte significative pour l’économie gabonaise. Le gouvernement entend désormais réduire cette fuite de capitaux en instaurant la priorité nationale dans la gestion des risques assurantiels. En retenant davantage de primes sur le territoire, les autorités souhaitent renforcer la capacité du pays à financer son propre développement économique. Cette orientation s’inscrit dans la stratégie plus large de souveraineté économique et financière prônée par le gouvernement, qui vise à favoriser la rétention des richesses créées localement et à stimuler les investissements internes.


Le secteur gabonais des assurances affiche une dynamique positive. En 2024, le marché a généré un chiffre d’affaires global de 144,55 milliards de francs CFA (environ 256,6 millions de dollars), contre 135 milliards en 2023. Cette progression, selon des données relayées par les médias locaux, s’explique par la bonne performance des branches vie et non-vie, qui ont enregistré respectivement des hausses de 11,9 % et 5,5 %. Cette tendance témoigne d’un marché en pleine maturation, soutenu par l’élargissement de la couverture assurantielle et la croissance des primes collectées à travers le pays. En consolidant cette base nationale, le gouvernement espère créer un écosystème plus robuste et plus autonome, capable de résister aux chocs extérieurs.


"L’adoption de ce projet de décret s’inscrit dans une vision de long terme : celle d’un marché gabonais des assurances plus intégré, mieux régulé et financièrement souverain. En limitant la dépendance aux réassureurs étrangers, l’État entend non seulement préserver les ressources financières nationales, mais aussi encourager la montée en puissance de la SCG-RE et des acteurs locaux", a commenté un spécialiste du secteur qui a ajouté que cette mesure, à la fois économique et stratégique, pourrait ainsi transformer durablement le paysage de l’assurance au Gabon, en plaçant la rétention des richesses nationales au cœur du développement du secteur.

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