Le Ministère de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie (MAUEE) a confirmé le lancement cette semaine d’une opération technique majeure sur la centrale flottante KarPowerShip. Ce chantier vise à accroître les capacités de production électrique et à renforcer la sécurité énergétique du Grand Libreville, une zone stratégique où se concentre l’essentiel de la consommation nationale.
La centrale flottante, implantée au large de Libreville, est déjà un maillon essentiel du Réseau Interconnecté (RIC). Mais pour répondre à la demande croissante et aux enjeux de stabilité, le gouvernement a décidé d’y adosser une nouvelle unité de production alimentée au gaz. L’objectif, selon les responsables, est de porter la capacité totale de la centrale à 150 mégawatts, soit le double de la puissance actuellement installée. Durant la période de raccordement, qui s’étend jusqu’au 15 septembre, une réduction temporaire de 70 mégawatts sera appliquée sur le RIC. Cette baisse, nécessaire pour mener à bien les travaux de connexion, pourrait engendrer quelques perturbations sur la fourniture en électricité.
Conscient des préoccupations des usagers, le MAUEE a tenu à rassurer : toutes les dispositions sont prises pour maintenir la continuité du service public. « L’ensemble des partenaires techniques mobiliseront tous les moyens nécessaires pour limiter les perturbations ponctuelles, susceptibles de survenir principalement entre 18 h et 22 h », a-t-on précisé. Cette plage horaire correspond aux pics de consommation dans les foyers et les entreprises. Les autorités recommandent donc une gestion rationnelle de l’électricité par les usagers durant ces deux semaines, en particulier pour les usages non prioritaires.
Cette extension de la centrale KarPowerShip s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation et de diversification de l’approvisionnement énergétique du Gabon. Libreville, où vit près d’un tiers de la population du pays, fait face à une demande sans cesse croissante, alimentée par l’urbanisation, l’industrialisation et l’essor des services. Avec cette nouvelle capacité, le gouvernement espère réduire la dépendance aux centrales thermiques traditionnelles, souvent coûteuses et polluantes, tout en garantissant un approvisionnement plus fiable. À moyen terme, ce projet doit aussi permettre d’intégrer davantage d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, en offrant une base de production stable.
Le chantier mobilise plusieurs acteurs : l’opérateur de la centrale flottante KarPowerShip, les ingénieurs du Réseau Interconnecté, ainsi que les partenaires institutionnels et privés du secteur énergétique. Cette coopération est perçue comme un test de la capacité du Gabon à piloter des projets d’infrastructures complexes, dans un contexte où la modernisation du secteur de l’énergie est devenue une priorité nationale. Pour le ministère, cette opération est « un investissement stratégique au service de la souveraineté énergétique et du développement économique du pays ».
