Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, accueille ce dimanche un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Selon un communiqué de l’institution, cette rencontre de haut niveau s’inscrit dans la continuité du processus de renouvellement des instances dirigeantes de l’organisation régionale.
Conformément au principe de rotation alphabétique prévu par le Traité révisé de la CEEAC, la présidence de la Commission revient désormais au Burundi. L’ancien ministre burundais des Affaires étrangères, Ézechiel Nibigira, devrait être officiellement investi à la tête de l’institution, avec le soutien du président Évariste Ndayishimiye. Il succède ainsi à l’Angolais Gilberto da Piedade Verissimo, dont le mandat de cinq ans a pris fin le 31 août dernier. " Ce passage de témoin illustre la volonté des États membres de préserver un équilibre institutionnel et de garantir une représentation équitable entre les pays de la sous-région. Le Burundi, qui prend pour la première fois les rênes de la Commission, sera désormais attendu sur sa capacité à impulser un nouvel élan à l’intégration régionale", a-t-on aussi fait savoir.
Au-delà de la nomination du président, les discussions porteront également sur la composition complète de la nouvelle équipe dirigeante. Les postes de vice-président ainsi que ceux des commissaires en charge de dossiers stratégiques – Marché commun, Environnement, Aménagement du territoire, Sécurité et Culture – doivent être pourvus. Ces choix devraient découler des recommandations issues du Conseil des ministres, réuni la veille. L’objectif est de mettre en place une équipe cohérente et efficace, capable de relever les défis multiples auxquels fait face la région.
Si le sommet marque un tournant institutionnel, il est aussi l’occasion d’évaluer l’action menée par la Commission sortante. Plusieurs observateurs estiment que l’équipe dirigée par Gilberto da Piedade Verissimo a présenté un bilan en demi-teinte. Les critiques portent notamment sur son incapacité à insuffler une véritable dynamique dans la gestion des enjeux sécuritaires, économiques, culturels et politiques. L’Afrique centrale reste confrontée à des crises récurrentes, qu’il s’agisse de conflits armés, de difficultés économiques ou de défis liés à la gouvernance. Dans ce contexte, la CEEAC est attendue comme un moteur de coordination et de solutions concertées, mais son efficacité reste encore à consolider.
Selon un membre de la délégation qui accompagne le Président de la République gabonaise, le sommet de Malabo revêt une importance particulière. "Les dirigeants devront non seulement installer une nouvelle équipe, mais également examiner l’état d’avancement des décisions, accords et résolutions adoptés lors du dernier sommet ordinaire, tenu dans la même capitale en juin dernier". Pour de nombreux analystes, la réussite de ce processus dépendra de la volonté politique des chefs d’État d’accorder à la CEEAC les moyens nécessaires à son action. L’organisation étant appelée à parvenir à dépasser les blocages institutionnels et à répondre concrètement aux attentes des populations de la sous-région.
