La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), institut d’émission des six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, Guinée équatoriale et République centrafricaine), a donné des éclairages sur la réforme concernant les transferts internationaux en dollars américains (USD). Cette mesure, a-t-on souligné, vise à renforcer la transparence, accélérer les délais et rendre plus efficace le traitement des paiements effectués depuis la zone CEMAC.
La circulaire, signée par le gouverneur Yvon Sana Bangui, précise que ces nouvelles dispositions s’appliquent exclusivement aux transferts en dollars effectués depuis des comptes en francs CFA détenus dans des établissements bancaires de la sous-région. Les opérations initiées à partir de comptes libellés directement en devises étrangères ne sont pas concernées par ce dispositif. En maintenant cette distinction, la BEAC souhaite optimiser le suivi et la traçabilité des flux financiers sortants en dollars, monnaie dominante dans les échanges commerciaux et les paiements internationaux.
La procédure de soumission des demandes de virement ne change pas fondamentalement. Les clients continueront à passer par les canaux habituels, notamment la plateforme eTransfer, déployée en 2020 pour fluidifier le traitement des opérations internationales. La nouveauté réside dans la mise en place d’un calendrier strict de traitement, qui introduit plus de clarté et de prévisibilité pour les clients. Désormais, chaque étape est assortie d’un délai précis. En cas d’indisponibilité des fonds ou de problème lié à l’établissement bancaire, la BEAC rejette la demande et applique des frais de rejet.
On sait en outre que la réforme ne modifie pas la structure tarifaire appliquée aux transferts. Les clients continueront de supporter les frais fixés par la BEAC ainsi que ceux facturés par les banques correspondantes impliquées dans le traitement des paiements. Cette stabilité tarifaire apparaît comme un signal positif pour les entreprises et particuliers, dans un contexte où la compétitivité et la prévisibilité des coûts de transaction demeurent cruciales pour l’attractivité de la zone CEMAC.
En remplaçant l’ensemble des instructions antérieures relatives aux transferts en dollars, la BEAC cherche à moderniser le dispositif et à l’aligner sur les standards internationaux en matière de transparence financière et de gestion des flux de capitaux. Cette réforme s’inscrit dans la volonté plus large de l’institution de renforcer la crédibilité du système financier de la CEMAC, souvent critiqué pour ses lourdeurs administratives et ses délais de traitement jugés excessifs. Elle constitue également une réponse aux besoins croissants des opérateurs économiques, qui multiplient leurs échanges commerciaux et financiers avec l’international.
