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FILIERE AVICOLE | Booster la production locale

La mesure d’interdiction des importations de poulets de chair au Gabon entrera en vigueur le 1er janvier 2027. Cette décision, hautement stratégique, vise à réduire la dépendance du pays aux importations massives et à renforcer une filière avicole encore fragile mais porteuse de potentiel pour l’économie nationale.


La mesure d’interdiction des importations de poulets de chair au Gabon entrera en vigueur le 1er janvier 2027. Cette décision, hautement stratégique, vise à réduire la dépendance du pays aux importations massives et à renforcer une filière avicole encore fragile mais porteuse de potentiel pour l’économie nationale.


C’est dans ce contexte que le gouvernement a organisé, du 25 au 26 août 2025, un forum national de concertation sur la mise en œuvre de cette mesure et le développement de la filière. Les travaux ont été officiellement lancés par le Vice-Président du Gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, en présence des acteurs du secteur et des partenaires techniques.


Selon Alexandre Barro Chambrier, la filière avicole gabonaise souffre d’une dépendance structurelle aux importations. Chaque année, le pays importe en moyenne 55 000 tonnes de poulets de chair, tandis que la production nationale ne dépasse pas 4 000 tonnes. Cet écart considérable reflète non seulement la faiblesse de la production locale mais aussi les pertes économiques importantes engendrées par cette dépendance. Au-delà des enjeux financiers, cette situation expose le pays à une vulnérabilité accrue en matière de sécurité alimentaire. « L’objectif de cette mesure est d’inverser la tendance et de réduire le déficit de la balance commerciale, tout en créant des emplois », a souligné le Vice-Président, rappelant que cette orientation s’inscrit pleinement dans la vision du Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema.



L’interdiction des importations est présentée comme un levier pour stimuler les investissements privés dans l’aviculture. En créant un marché plus favorable à la production nationale, le gouvernement espère encourager les entrepreneurs et les éleveurs à investir davantage dans la filière. Cela implique également un accompagnement accru de l’État, notamment sur les plans fiscal, foncier et technique. La ministre de l’Agriculture, Odette Polo, a insisté sur l’importance de tirer les leçons des échecs passés. Elle a exhorté les acteurs de la filière à proposer des solutions concrètes et durables, en cohérence avec les orientations présidentielles. « Le développement de la filière avicole passe par une meilleure organisation, un encadrement technique solide, une politique foncière claire et des solutions efficaces pour l’alimentation animale et la commercialisation », a-t-elle déclaré.



Les défis à relever


Si la décision gouvernementale ouvre de nouvelles perspectives, plusieurs défis subsistent. Le premier concerne la capacité de production nationale : il faudra multiplier par plus de dix la production actuelle pour répondre à la demande intérieure. Cela nécessite non seulement des investissements massifs dans les infrastructures mais aussi une amélioration de la productivité des exploitations existantes. Le second défi réside dans la question de l’alimentation animale, un poste de dépense majeur pour les éleveurs. La mise en place de filières locales pour la production d’aliments adaptés et accessibles sera déterminante. Enfin, la structuration de la chaîne de valeur – de l’élevage à la commercialisation – doit être renforcée afin d’assurer une meilleure compétitivité face aux produits importés.


En choisissant de booster la production locale de poulets de chair, le Gabon amorce une transition importante vers l’autosuffisance alimentaire. Ce pari audacieux nécessite l’engagement conjoint de l’État, des acteurs privés et des partenaires techniques. S’il réussit, il pourrait transformer la filière avicole en un moteur de croissance, réduire la dépendance extérieure et contribuer significativement à la souveraineté alimentaire du pays. À l’horizon 2027, la réussite de cette réforme sera mesurée à la capacité du Gabon à mobiliser ses ressources, à moderniser ses exploitations et à créer un environnement favorable aux producteurs locaux. Plus qu’une simple mesure économique, il s’agit d’un véritable projet de société, visant à redonner à l’agriculture et à l’élevage leur place centrale dans le développement national.

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