Les autorités gabonaises misent sur les zones en eaux profondes, encore largement sous-explorées, pour donner un coup de boot à son secteur pétrolier amont. Les analystes estiment que parier davantage sur l’offshore profond permettra au pays d'améliorer ses perspectives de recettes tout en diversifiant son économie.
Dans un contexte marqué par la relance de la promotion des blocs offshores, pilotée par le ministère du Pétrole, l’accent est mis sur les zones en eaux profondes, encore largement sous-explorées. La stratégie se justifie par le fait que la production décline, faute de renouvellement suffisant des réserves sur les champs à terre, arrivés à maturité. Producteur traditionnel de brut en Afrique depuis plusieurs décennies, le Gabon enregistre comme le Ghana, la Guinée équatoriale ou le Congo, une baisse récurrente de sa production ces dernières années.
Différents chiffres ont été publiés dans différents canaux, dont médiatiques, concernant la production et les réserves de pétrole du pays. Mais selon GlobalData, la production de brut du Gabon, estimée à environ 200 000 b/j en 2023, avait atteint 365 000 b/j en 1996, puis environ 370 000 b/j en 1997, avant d’entamer un déclin progressif. Dans ce contexte, le potentiel offshore, encore inexploité à près de 72 % selon les autorités, représente une voie envisagée pour compenser la baisse de production.
Pour y arriver, le gouvernement entend capitaliser sur les réformes introduites dans le code des hydrocarbures de 2019, qui visent à améliorer la rentabilité des contrats de partage de production pour les investisseurs. Des mesures fiscales incitatives, combinées à une meilleure accessibilité des données géosismiques, ont déjà permis à plusieurs compagnies, dont BW Energy et Panoro Energy, d’intensifier leurs activités sur les blocs situés en mer.
Mais au-delà de la production brute, les autorités misent également sur l’intégration de la chaîne de valeur, avec la réhabilitation de la raffinerie de Port-Gentil et la mise en service en 2026 d’une installation flottante de liquéfaction de gaz prévue à Cap Lopez. L’objectif est de limiter le torchage du gaz et d’augmenter ainsi les revenus dérivés du secteur en triplant la production. Le développement effectif des projets déjà attribués dans l’offshore profond, ainsi que l’évolution des conditions du marché pétrolier mondial, notamment en matière de prix et de financement, seront des facteurs déterminants pour la viabilité de cette relance.
