Une scène artistique engagée entre tradition, création et transmission
La 4ᵉ édition du Festival international de danse de Libreville (FESIDAL) s’est conclue samedi dernier à la Baie des Rois, sous les applaudissements d’un public nombreux et enthousiaste. Ce rendez-vous chorégraphique, devenu incontournable au Gabon, a été salué pour son audace artistique mais aussi pour la résilience de son organisation, qui a dû relever plusieurs défis, notamment sur les plans financier et logistique.
La journée de clôture a offert une immersion totale dans l’univers de la danse africaine et contemporaine. Dès la matinée, un atelier de danse métissée mené par le performeur camerounais Arsène Etaba a mis en lumière la richesse et la diversité des danses traditionnelles du continent. La suite du programme a permis au public d’assister à une performance contemporaine issue des laboratoires de création du festival, démontrant tout le potentiel expressif et innovant des jeunes talents africains. Le FESIDAL s’est ainsi imposé comme bien plus qu’un simple événement culturel : il devient un lieu de transmission, d’expérimentation et de dialogue interculturel, où la danse est vecteur d’expression sociale et de réflexion collective.
Les artistes présents ont partagé leur enthousiasme. La chorégraphe française Marion Alzieu a exprimé son bonheur de participer à un événement qui valorise la diversité et la rencontre des cultures. Pour sa part, la directrice du festival, Kaïsha Essiane, a réaffirmé les ambitions de la manifestation : structurer une scène professionnelle de la danse au Gabon, capable de porter des messages sociaux, politiques et éducatifs, tout en fédérant une véritable communauté artistique autour des enjeux contemporains.
Une plateforme continentale au service de la jeunesse et de l’expression chorégraphique
Le FESIDAL, fidèle à sa vocation, a su s’imposer comme une plateforme de diffusion et d’expérimentation pour toutes les disciplines de la danse. La diversité des styles présentés, allant des danses traditionnelles aux formes contemporaines les plus avant-gardistes, a permis de tisser des ponts entre les générations, les territoires et les visions artistiques. L’édition 2024 a donné lieu à de riches échanges, notamment lors de la cérémonie inaugurale qui a réuni plusieurs figures de la scène artistique gabonaise et internationale. Parmi elles, le chorégraphe Arthur Eskinazi, le danseur Lopez Boussamba et la directrice du festival ont mis en lumière le rôle essentiel de la danse comme outil d’engagement, de transmission culturelle et d’émancipation pour la jeunesse.
Les performances qui ont rythmé les journées du festival, mêlant danse « Gaulle », créations contemporaines et héritage traditionnel, ont suscité à la fois émotion et admiration. Le soir, un atelier d’initiation a permis aux amateurs comme aux professionnels d’échanger autour de leur passion commune, dans une ambiance conviviale et inspirante. Arsène Ateba, directeur artistique de l’Association des Performeurs du Cameroun, a salué cette édition comme un espace rare où les jeunes créateurs africains prennent pleinement la parole, consolidant les liens entre les scènes chorégraphiques du continent et affirmant une identité artistique résolument ancrée dans son époque.
