À l’issue du Conseil des ministres du 30 mai, l'Exécutif a décidé d’interdire les exportations de manganèse brut à compter du 1er janvier 2029. Présentée comme une « orientation souveraine irréversible », cette mesure impose aux opérateurs d’investir dans la transformation locale du minerai dans un délai de trois ans. Dans cette perspective, la Comilog est appelée à servir de référence aux autres entreprises impliquées dans la construction du nouvel écosystème industriel du pays.
Selon les observateurs, la Comilog a déjà amorcé cette dynamique à Moanda mais doit maintenant accélérer. Rappel est aussi fait que le Gabon a produit 10,4 millions de tonnes de manganèse en 2022. Des chiffres confirmés par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Cette production a été assurée à plus de 70 % par Comilog, aux côtés du chinois CICMHZ et de Nouvelle Gabon Mining (NGM), société codétenue par l’État gabonais. Pour l’heure, ces deux dernières entreprises n’ont pas officiellement réagi à la décision du gouvernement.
" Eramet reconnaît l’ambition portée par les autorités gabonaises et […] restera attentif à la mise en œuvre de cette orientation politique et travaillera de manière collaborative à identifier de nouvelles opportunités contribuant au développement économique du Gabon sur le long terme, tout en assurant la durabilité de ses activités minières et métallurgiques », a indiqué le groupe français, société mère de la Comilog, dans un communiqué publié ce lundi 2 juin. A savoir que le manganèse est d'abord extrait du sol, puis transformé en divers produits comme des alliages (ferromanganèse, silicomanganèse), des oxydes de manganèse ou encore du manganèse métal. Ces transformations sont essentielles pour que cette matière première puisse être utilisé dans divers domaines, notamment l'industrie métallurgique et l'industrie chimique.
Deuxième producteur mondial de manganèse, le Gabon prévoit d’interdire les exportations du minerai brut, dès janvier 2029. Cette décision, qui vise à stimuler la transformation locale des matières premières, peut s’appuyer sur le socle industriel déjà mis en place par l’un des leaders du secteur. En tout cas, la décision de l'Etat gabonais a été favorablement acceuillie par l'opinion qui estime dans sa grande majorité que l'heure est à l'implantation d'un tissu industriel large et dynamique, à même de générer des empplois conséquents et davantage de gains pour l'économie gabonaise.