Le chef de l’État gabonais, Brice Oligui Nguema, et le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, ont procédé lundi à l’inauguration d’une station de pompage d’eau potable dans la capitale gabonaise. Occasion pour le numéro un gabonais de rappeler l'objectif d'accélérer la modernisation du secteur de l'eau dans le pays.
Selon les explications fournies, ce nouvel équipement marque la fin d’une crise de l’eau qui a duré dix ans dans le quartier densément peuplé de PK5, à Libreville. La station, dotée d’une capacité de 57 600 m3 d’eau par jour, doit alimenter en eau potable 128 000 personnes dans sept quartiers au nord de Libreville. La station de pompage d’eau, inaugurée par les deux hauts responsables en présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique, des partenaires du développement et surtout d’une population enthousiaste, a été construite dans le cadre du Programme intégré d’alimentation en eau potable et d’assainissement de Libreville (PAIEPAL). Ce programme, d’un coût total de 117,40 millions d’euros, a été financé par un prêt de 75,4 millions d’euros de la Banque africaine de développement et un autre de 42 millions d’euros de l’Africa Growing Together Fund (AGTF), un fonds abondé par la Banque populaire de Chine et géré par le Groupe de la Banque africaine de développement.
Le programme contribuera à assurer une meilleure qualité de la desserte en eau potable à Libreville à travers l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement de la capitale gabonaise. Il permettra également d’améliorer la gouvernance du secteur de l’eau et de l’assainissement, tout en renforçant la capacité des différents acteurs du secteur en vue de sa transformation. Plus de 300 000 personnes, environ 31 % des 967 000 habitants de Libreville ont désormais accès de façon durable et permanente à l’eau potable grâce au programme. Les communes bénéficiaires sont Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum.
M. Adesina a rappelé comment la station de pompage allait mettre fin aux souffrances quotidiennes des habitants des communes concernées : « Dix ans sans eau potable : effacés ! Dix ans sans espoir : oubliés ! Dix ans de souffrance : terminés », a-t-il affirmé. Le patron de la BAD a aussi rappelé comment, au cours de son mandat de 10 ans, la Banque avait été un partenaire au développement fiable et déterminant pour le Gabon.
« De 1974 à 2014, les approbations cumulées par le Groupe de la Banque africaine de développement en faveur du Gabon s’élevaient à un milliard de dollars. Depuis mon élection en 2015, nous avons engagé 1,5 milliard de dollars supplémentaires, soit un volume 1,5 fois supérieur à celui approuvé au cours des 40 années précédentes »,
a-t-il souligné.
Selon le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonangoye, le projet a permis de renforcer significativement les infrastructures d’adduction d’eau potable. Il a notamment conduit au renouvellement de 150 kilomètres de canalisations, ainsi qu’au renforcement et à l’extension de 150 kilomètres du réseau de distribution, sans compter la construction ou la réhabilitation de plusieurs châteaux d’eau et l’installation d’une soixantaine de bornes-fontaines à Libreville, entre autres réalisations. La station de pompage PK5, est la principale infrastructure du programme — volet eau potable —, approuvé en 2018 par le Conseil d’administration du Groupe de la Banque.
Après l’inauguration de la station de pompage, le président gabonais et M. Adesina ont visité deux familles dans deux quartiers différents qui, jadis, étaient parmi les plus durement touchés par le manque d’eau. Ils ont également visité, l’École nationale pour les enfants déficients auditifs qui accueille des centaines d’enfants malentendants. Depuis son raccordement à l’eau potable, l’école a connu une amélioration significative des conditions d’hygiène.