Le Groupe de la Banque africaine de développement et Google AI Research ont organisé dernièrement un événement visant à exploré l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) comme un outil puissant pour faire progresser le développement inclusif et durable sur le continent africain.
La session d'Abidjan a réuni des intervenants de premier plan de divers secteurs. Les discussions ont été centrées sur la question suivante : « Que faudra-t-il pour que l’Afrique soit prête pour l’IA ? » Abdoulaye Diack, responsable de programme chez Google AI Research Africa, a souligné le potentiel transformateur de l’IA pour relever les défis structurels et favoriser les progrès dans les domaines de l’agriculture, de l’éducation, de l’adaptation au changement climatique et de la santé publique. Il a insisté sur l’importance de contextualiser l’IA aux réalités africaines. « Sans données locales et modèles inclusifs, l’Afrique risque de devenir un simple consommateur passif au lieu d’être un créateur actif de solutions d’IA », a-t-il indiqué.
Solomon Quaynor, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’industrialisation, a insisté sur le rôle crucial de la transformation numérique dans la construction de l’avenir de l’Afrique : « L’IA n’est pas un luxe — c’est une nécessité pour la compétitivité, la résilience et la prospérité à long terme de l’Afrique », a-t-il lancé. Caroline Kende-Robb, directrice principale de la stratégie et des politiques opérationnelles au sein de la Banque, a souligné que « l’investissement dans la jeunesse et les infrastructures de données n’est plus une option ; ce sont les fondations sur lesquelles l’Afrique doit bâtir son avenir en matière d’IA ». Ses propos font écho à l’appel de la stratégie visant à accélérer le développement grâce à l’innovation, ancrée dans les réalités africaines et portée par les talents africains.
Robert Skjodt, PDG du groupe Raxio, a insisté pour sa part sur le besoin crucial d’une infrastructure numérique robuste, notamment de centres de données locaux pour soutenir l’ampleur et la rapidité requises par les ambitions africaines en matière d’IA. Moustapha Cissé, PDG de Kera Health Platforms et chercheur pionnier respecté dans le domaine de l’IA en Afrique, a noté surtout la nécessité de bâtir des cadres éthiques et de systèmes d’IA qui reflètent les contextes sociaux, culturels et sanitaires africains. Muthoni Karubiu, directrice des opérations chez Amini, a appelé à renforcer la souveraineté des données, en particulier dans le contexte de l’agriculture et de l’action climatique, en garantissant l’accès à des données environnementales localisées et adaptées aux contextes.
A savoir enfin que l' équipe Afrique de Google Research est basée à Accra et à Nairobi et compte plus de 20 membres issus de multiples disciplines, dont des chercheurs, des ingénieurs, des responsables de programmes, des résidents de recherche et d'autres équipes transversales. Google affirme miser sur "le vaste bassin de connaissances et d'expertise de notre équipe pour proposer des solutions durables, contribuer à relever certains des défis les plus urgents de l'Afrique et rendre l'IA plus utile à tous". Il est aussi précisé que cet engagement va au-delà de l'innovation : "nous poursuivons nos partenariats avec des institutions universitaires africaines pour soutenir la prochaine génération de chercheurs".