Lors du Conseil des Ministres tenu ce 4 juin, le Chef de l’État s’est réjoui de la réactivité du gouvernement qui a introduit les projets de loi relatifs à la création des cinq fonds stratégiques : agriculture, pêche et aquaculture, énergie et eau, habitat et infrastructures.
Le Président de la République a souligné que ces instruments ne sauraient être réduits à de simples dispositifs budgétaires ou à des vitrines institutionnelles. Ils constituent des leviers d’action publique conçus pour structurer l’économie réelle, impulser la création d’emplois, renforcer notre souveraineté productive et accélérer l’investissement de développement. Chaque fonds devra faire la preuve de son efficacité. Sa gouvernance devra obéir aux principes d’exemplarité, de transparence et de redevabilité. Son action sera évaluée à l’aune de son impact tangible sur les territoires, les filières et les populations.
Revenant, par ailleurs, sur la consolidation de la souveraineté économique du Gabon, le Chef de l’État a tenu à s’exprimer avec fermeté sur la question de la valorisation des ressources halieutiques. Il a pris acte des limites structurelles de l’Accord de Partenariat de Pêche Durable (APPD) signé avec l’Union européenne en 2007, renouvelé à plusieurs reprises, et actuellement en vigueur depuis 2021 pour une durée de six ans. Le Chef de l’État a indiqué que cet accord, dans sa formulation actuelle, ne saurait être reconduit en l’état. Il a souligné le caractère profondément déséquilibré du partenariat. Aussi, un processus de renégociation de l'accord devrait être enclenché.
Enfin, le Chef de l'Etat a attiré l'attention du gouvernement sur la sous-évaluation persistante du potentiel économique réel du pays. Il a relevé que les indicateurs macroéconomiques actuels, notamment le Produit Intérieur Brut (PIB), ne prennent pas en compte la richesse du capital naturel de notre pays, notamment les ressources forestières, les crédits carbones, et les richesses halieutiques. À cet effet, le Président de la République a instruit le Ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, de conduire un travail méthodologique rigoureux, en lien avec les partenaires techniques, visant à intégrer dans les agrégats économiques nationaux l’ensemble des actifs stratégiques.