Très actif ces derniers temps dans le cadre de sa stratégie de renforcement de sa position en Afrique centrale, le groupe bancaire Coris, dirigé par l’homme d’affaires burkinabè Idrissa Nassa, pousse ses pions afin de concrétiser son plan d’implantation au Gabon.
Dans le cadre de son expansion en Afrique centrale, Coris Bank International envisage de s’implanter au Gabon dans les mois à venir. Le sujet était au cœur des discussions entre le général Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, et Idrissa Nassa, fondateur de Coris Bank International, lors d’une audience tenue le jeudi 13 mars 2025. A l’issue de la rencontre, le groupe bancaire a affirmé être impressionné par la dynamique économique initiée par le chef de l’Etat gabonais et a exprimé sa volonté de soutenir le programme de développement national et de financer les entreprises locales.
Coris Bank International opère aujourd'hui dans une dizaine de pays d’Afrique subsaharienne et travaille activement à étendre son réseau en Afrique centrale. Depuis janvier 2024, le groupe est présent au Tchad via Coris Bank International Tchad, ex-filiale du groupe français Société Générale, rachetée puis rebaptisée après son acquisition. Avec une implantation au Gabon, Coris renforcerait sa présence dans cette région stratégique, d’autant plus que son projet d’expansion au Cameroun peine à progresser.
Face aux incertitudes dans ce pays voisin, le Gabon apparaît comme une alternative privilégiée pour Coris Bank International. Le pays compte actuellement huit banques, dont BGFI Bank et la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon (BCEG) détenues par des capitaux nationaux. “Si son implantation se concrétise, Coris pourrait apporter une nouvelle dynamique au marché bancaire gabonais et contribuer à renforcer l’accès au financement, en particulier pour les PME et PMI, qui sont au cœur de sa stratégie d’accompagnement”, a-t-on aussi soutenu.
A noter enfin que Coris met en oeuvre sa stratégie visant à s’implanter au Gabon dans un contexte marqué, depuis le 1er janvier 2025, par la possibilité pour les banques opérant dans la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) d’étendre leurs activités à l’ensemble des 6 pays membres sans avoir besoin d’un nouvel agrément. Une réforme qui vise à renforcer l’intégration bancaire régionale et à dynamiser le secteur financier, mais qui suscite aussi des interrogations quant à son impact sur les banques locales et la stabilité du système bancaire.